En 2020 j’ai commencé à travailler sur un projet que j’ai nommé Anima.

Celui-ci consiste principalement à démontrer par le domaine artistique le lien entre l’infiniment grand et l’infiniment petit en mettant en lumière l’infinie complexité de la nature sous différentes échelles. Cette recherche est née à la suite de questionnements personnels sur un monde qui à mes yeux prenait une tournure étrange, où ce qui semblait être mon essentiel s’effaçait de jour en jour. Mon objectif est donc d’introduire le visiteur dans cette vision afin de rappeler nos origines, par le moyen d’expositions comprenant des images, des sons et des extraits de mes écrits.

Quant à la réalisation, l’idée principale est de présenter deux œuvres similaires dans un même espace où la seule variante serait la dimension. Cette mise en relation directe permettrait aux visiteurs de mieux percevoir les similitudes entre les structures des différentes échelles. De ce fait, je travaille avec un studio de photographie ainsi qu’une imprimerie spécialisée dans le tirage artistique.

Parallèlement, les mouvements de la nature étant aléatoires, j’ai dû m’adapter pour créer un geste artistique qui l’est lui aussi, laissant tout de même place à des formes reconnaissables de la nature.

Le troisième et dernier aspect implique les teintes, qui sont principalement le noir, le gris et le blanc. La première partie d’Anima représente ma naissance artistique. Il s’agit donc d’une métaphore qui renvoie à la vision d’un nouveau-né lors des deux premiers mois de son existence qui est majoritairement composée de ces teintes. On discerne néanmoins la présence de couleurs bleutées et jaunes qui introduisent les futures parties.

Dans un monde en désordre je me demande : Serons-nous toujours heureux si l’on remplace le vert par le gris et les courbes de la nature par des structures cubiques ? N’est pas finalement le fait de contempler la nature qui a de tout temps rendu l’humain heureux de manière durable ?